EcoVadis : d’où vient cette notation RSE devenue incontournable ?
Il y a encore une quinzaine d’années, la RSE était souvent perçue comme un sujet « à côté ». Un rapport en PDF, quelques actions environnementales, parfois une belle charte… mais peu de comparabilité, peu de cadre commun et beaucoup de déclaratif.
Et puis, progressivement, une question très simple a commencé à obséder les grandes entreprises :
“Comment savoir si nos fournisseurs sont réellement responsables ?”
C’est précisément là que l’histoire d’EcoVadis commence.
Partons à la découverte des origines de cette notation RSE, devenue incontournable !
Une problématique très concrète, née du terrain
Revenons au milieu des années 2000.
Les grandes entreprises internationales sont de plus en plus interpellées sur leurs chaînes d’approvisionnement. Elles doivent s’intéresser aux conditions de travail chez les sous-traitants, à la pollution générée par leur activité (même indirectement), mais aussi à la corruption, au respect des droits humains…
Un directeur des achats d’un grand groupe voyait la situation ainsi :
« Je gère plusieurs milliers de fournisseurs dans des dizaines de pays. Je n’ai ni le temps ni les moyens d’aller auditer tout le monde. Mais si un scandale éclate, c’est mon entreprise qui est tenue pour responsable. »
Autrement dit : le risque RSE est diffus, mais l’exposition est très réelle !
C’est à partir de cette tension qu’EcoVadis est fondée en 2007, avec une idée relativement simple, mais puissante : mutualiser l’évaluation RSE des entreprises, pour éviter que chaque donneur d’ordre ne réinvente son propre système.
Un outil pensé d’abord pour les grands comptes… mais qui a changé d’échelle
À l’origine, EcoVadis s’adresse donc clairement aux grandes entreprises internationales.
L’objectif n’est pas de “noter pour noter”, mais de :
sécuriser les chaînes d’approvisionnement,
comparer des fournisseurs entre eux,
disposer d’un outil de pilotage du risque extra-financier.
Très vite, le système se diffuse. Le succès est au rendez-vous !
Pourquoi ? Parce qu’il répond à un besoin opérationnel réel : avoir une lecture standardisée, comparable et exploitable de la performance RSE.
Et progressivement, ce sont les PME, ETI et même les TPE qui se retrouvent évaluées. Non pas par choix, mais parce qu’un client, un appel d’offres ou un donneur d’ordre l’exige.
C’est souvent à ce moment-là que nous rencontrons les entreprises chez Fertilidée.
Avec des phrases qui reviennent très souvent :
« On nous a demandé EcoVadis, mais on ne comprend pas vraiment ce qu’ils attendent »
« On fait déjà plein de choses, mais notre score ne le reflète pas »
« On a l’impression que c’est très administratif ».
Ce qu’EcoVadis cherche (vraiment) à mesurer
Contrairement à une idée reçue, EcoVadis ne mesure pas la “vertu” d’une entreprise.
Il ne s’agit pas d’un jugement moral. Est-ce une limite de l’offre ?
EcoVadis évalue avant tout :
l’existence de politiques formalisées,
leur déploiement opérationnel,
et les résultats mesurables,
le tout au regard de la taille, du secteur et du pays d’implantation de l’entreprise.
C’est un point clé à comprendre : EcoVadis compare des entreprises comparables.
Une PME française de services n’est pas évaluée avec les mêmes attentes qu’un industriel lourd implanté dans plusieurs pays à risque.
Pourquoi EcoVadis s’est imposé si vite
Si EcoVadis est aujourd’hui aussi présent, ce n’est pas par hasard.
Trois raisons principales expliquent son succès :
Un langage commun
Clients, fournisseurs, acheteurs et directions partagent (enfin) le même référentiel.Un outil simple à déployer côté donneur d’ordre
Une seule évaluation, partagée avec plusieurs clients.Une réponse pragmatique à la pression réglementaire et sociétale
Bien avant la CSRD, EcoVadis offrait déjà une grille de lecture structurée des risques RSE.
Résultat : EcoVadis est devenu, pour beaucoup d’entreprises, un passage obligé.
Passage obligé… ou opportunité mal comprise ?
C’est là que tout se joue.
Certaines entreprises subissent EcoVadis :
elles répondent dans l’urgence,
fournissent des documents incomplets,
visent uniquement l’obtention d’une médaille,
et vivent chaque réévaluation comme une contrainte.
D’autres, au contraire, y voient un outil de structuration :
pour formaliser ce qu’elles font déjà,
pour prioriser leurs actions RSE,
pour dialoguer plus sereinement avec leurs clients,
et pour aligner RSE et stratégie d’entreprise.
EcoVadis n’est ni magique, ni parfait !!
Mais bien compris, il peut devenir un levier puissant de progrès, si les intentions sont bien alignées avec le développement durable.
Et la suite ?
Dans les prochains articles, nous entrerons dans le concret :
comment fonctionne réellement la notation,
ce qui fait gagner ou perdre des points,
comment améliorer son score sans greenwashing,
et comment utiliser EcoVadis intelligemment, au service de votre démarche RSE.
Chez Fertilidée, c’est exactement notre approche :
démystifier, structurer, prioriser, sans jamais perdre le sens.
À suivre !