Comment un grossiste alimentaire peut-il intégrer l’environnement au cœur de son activité ?
À l’heure où les enjeux climatiques imposent une transformation de toutes les filières, le secteur de la distribution alimentaire est particulièrement concerné. Transport, logistique, gestion des déchets, préservation de la biodiversité : autant de leviers d’action pour les grossistes qui souhaitent inscrire leur activité dans une trajectoire plus durable.
Estivin Groupe , spécialisé dans la distribution de fruits et légumes aux restaurateurs, collectivités et grande distribution, a engagé plusieurs initiatives pour répondre à ces défis. Tour d’horizon.
Valoriser les biodéchets pour limiter l'impact des pertes alimentaires
La gestion des déchets est un autre enjeu majeur de la distribution alimentaire. Qu’ils soient liés aux invendus ou aux opérations de préparation, les biodéchets doivent être considérés comme une ressource à valoriser plutôt qu’une simple perte.
Dans cette perspective, Estivin Groupe a mis en place deux filières de valorisation de ses biodéchets : d’une part, la méthanisation, qui permet de produire de l’énergie renouvelable, et d’autre part, l’alimentation animale, en fournissant les restes organiques à un élevage de porcs. Ces démarches permettent de réduire le volume de déchets ultimes tout en contribuant à des circuits de valorisation durables.
Restaurer la biodiversité au cœur des sites logistiques
Comme toutes les activités humaines, la distribution alimentaire impacte aussi la biodiversité. Que ce soit depuis la production des aliments, jusqu’à leur livraison au client final en passant par la plateforme logistique, la biodiversité est impactée (pratiques agricoles, urbanisation des entrepôts, impact des voiries, etc.). Aujourd’hui, réintroduire la nature au sein d’espaces artificialisés devient une priorité pour limiter l’impact de nos activités sur la biodiversité.
Sur ce sujet, une équipe de salariés volontaires de Estivin Groupe a créé une mini-forêt en plantant plus de 300 arbustes d’essences locales, selon la méthode Miyawaki, connue pour favoriser une croissance rapide et un écosystème riche.
En complément, le groupe soutient également des apiculteurs de sa région, contribuant ainsi à la préservation des pollinisateurs, maillons essentiels de la chaîne alimentaire.
La note Fertilidée : Si la préservation des abeilles domestiques est importante, elle ne doit pas occulter la nécessité de protéger également la diversité des espèces sauvages, tout aussi essentielles au bon fonctionnement des écosystèmes.
Optimiser la logistique pour réduire l'empreinte carbone
Le transport est historiquement l’un des principaux postes d’émissions dans la distribution alimentaire. Entre les livraisons fréquentes, la nécessité de respecter des contraintes de fraîcheur, et les kilomètres parcourus, limiter l’impact carbone nécessite des stratégies spécifiques.
Estivin Groupe a ainsi repensé sa logistique : ses tournées sont optimisées afin de réduire les distances parcourues, et les camions ne repartent jamais à vide, ils repartent systématiquement chargés de produits locaux collectés chez les producteurs partenaires.
En mutualisant également certaines livraisons avec d’autres entreprises du territoire, la filiale Estivin Primeurs de Loire (37) a réduit le nombre de véhicules sur les routes et a été récompensée pour cette démarche par un Trophée EVE (Engagement Volontaire pour l’Environnement).

Structurer une trajectoire bas carbone pour l’ensemble de l’activité
La transition écologique passe aussi par une approche structurée de la décarbonation. Il ne s’agit plus seulement de mener des actions ponctuelles ou de mesurer son Bilan Carbone, mais de piloter la baisse des émissions à l’échelle globale de l’entreprise sur une temporalité définie.
Estivin Groupe a rejoint le programme ACT Pas à Pas en fin d’année 2024, une initiative qui accompagne les entreprises dans la définition et la mise en œuvre de trajectoires de réduction carbone alignées avec les objectifs climatiques internationaux. En s’inscrivant dans ce programme, le groupe prend l’initiative de réduire son empreinte carbone à un niveau significatif, bien au-delà des démarches classiques. Cela inclut l’intégration de solutions concrètes et mesurables, telles que l’optimisation des processus logistiques, la réduction des émissions liées au transport, et la mise en place d’outils innovants pour atteindre nos objectifs de décarbonation.
Quel chemin reste-t-il à parcourir ?
Les initiatives du Estivin Groupe montrent que même dans un secteur historiquement contraint par la rapidité, la fraîcheur et la logistique, il est possible d’agir pour réduire son impact environnemental.
La transition écologique est un processus évolutif qui invite à étendre encore le champ des actions entreprises. Au-delà des enjeux précédemment cités, d’autres enjeux majeurs peuvent être intégrés pour amplifier l’impact positif de la distribution alimentaire :
- Limiter toutes formes de pollution (air, eau, sols) générées par les activités de transport, de stockage ou de traitement des produits.
- Questionner l’ensemble de sa chaîne de valeur et identifier les leviers environnementaux importants liés au secteur (par exemple : favoriser des filières d’approvisionnements responsables et économes en ressources naturelles)
- S’adapter au changement climatique en renforçant la résilience de l’activité face aux événements extrêmes (sécheresses, inondations, ruptures logistiques) et en contribuant à son atténuation, notamment en soutenant des modes de production plus sobres en carbone.
- Réduire l’empreinte numérique en optimisant les outils digitaux, les équipements et les services connectés utilisés dans la gestion logistique.
- Encourager l’écoconception des offres, par une réduction des emballages, l’emploi de matériaux durables et la promotion de produits ayant un impact environnemental moindre sur toute leur durée de vie.
- Intégrer pleinement la gestion environnementale à la gouvernance de l’entreprise voire aux organes de gouvernance, avec des objectifs alignés sur des trajectoires scientifiques (type SBTi).
En avançant sur ces différents axes, un grossiste alimentaire peut non seulement limiter son empreinte écologique, mais aussi contribuer activement à une chaîne alimentaire plus durable, du champ à l’assiette.