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La compensation carbone : un outil réellement efficace pour réduire son empreinte ?

Temps de lecture : 5 minutes

La compensation carbone : un outil réellement efficace pour réduire son empreinte ?

La compensation carbone est un mécanisme permettant aux entreprises et aux individus de « compenser » leurs émissions de gaz à effet de serre

Sachez qu’une telle décision passe par le financement des projets de réduction ou de séquestration du carbone atmosphérique. Et tenez-vous bien, car si ce concept peut sembler séduisant, il fait tout de même l’objet de nombreuses critiques, et pas des moindres !

Via cet article, nous allons parler en détail des principes de la compensation carbone, ses limites, ainsi que ce qu’il convient réellement de faire avant d’y avoir recours.

Qu’est-ce que la compensation carbone ?

La compensation carbone consiste à financer des projets qui ont pour finalité de réduire ou de séquestrer des émissions de gaz à effet de serre

Tout ceci est pensé afin de « compenser » ses propres émissions. Les projets peuvent prendre diverses formes, comme :

  • la plantation d’arbres,
  • le développement des énergies renouvelables,
  • ou encore l’amélioration de l’efficacité énergétique.

Comment fonctionne la compensation carbone ?

Le principe est en soi plutôt simple. Pour chaque tonne de CO2 émise, l’entreprise ou l’individu achète un « crédit carbone » correspondant à une tonne de CO2 évitée ou séquestrée grâce à un projet de compensation.

Ces crédits sont émis par des organismes certifiés qui vérifient et quantifient les réductions d’émissions générées par les projets. Il existe par ailleurs différents standards internationaux qui encadrent la compensation carbone.

À titre d’exemple, on peut citer le Gold Standard ou le Verified Carbon Standard. Ces labels garantissent que les projets respectent des critères de qualité et génèrent des réductions d’émissions qui ont ces 3 caractéristiques-clés. Elles sont :

  • réelles, 
  • permanentes,
  • et additionnelles.

Quels sont les différents types de compensation carbone ?

Les projets de compensation carbone qui s’inscrivent vraiment dans un contexte de transition écologique sont très variés et peuvent être mis en œuvre dans différents secteurs et régions du monde. Beaucoup de ces projets visent à renforcer ou protéger les puits de carbone naturels, qui sont des réservoirs capables d’absorber et de stocker le carbone atmosphérique. Parmi les plus courants, on peut évoquer :

  • La reforestation et la préservation des forêts, qui permettent de séquestrer du carbone dans la biomasse et les sols.
  • Le développement des énergies renouvelables (solaire, éolien, hydroélectricité), qui se substituent aux énergies fossiles émettrices de CO2.
  • L’amélioration de l’efficacité énergétique, par exemple via la distribution de foyers de cuisson améliorés dans les pays en développement.
  • La capture et la destruction de gaz industriels à fort pouvoir de réchauffement, comme le méthane ou les gaz réfrigérants.

Comme vous pouvez le constater, le champ d’application de la compensation carbone est plutôt large. Toutefois, il n’empêche qu’elle se retrouve bien souvent confrontée bien souvent à des obstacles qui tendent à rendre obsolète ses actions.

Les limites et controverses de la compensation carbone

En dépit du fait que la compensation carbone peut sembler être une solution pratique pour réduire son empreinte carbone, elle fait l’objet de nombreuses critiques. Ses principaux détracteurs sont en l’occurrence les ONG environnementales et des experts climat.

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Un droit à polluer ?

L’une des principales critiques adressées à la compensation carbone est qu’elle pourrait être perçue comme un « droit à polluer ».

En effet, certaines entreprises pourraient être tentées de compenser leurs émissions plutôt que de chercher à les réduire à la source en modifiant leurs processus ou leurs modèles d’affaires.

Or, face à l’urgence climatique, la priorité doit être donnée à la réduction drastique des émissions conformément aux recommandations des scientifiques. La compensation ne doit intervenir que pour les émissions résiduelles incompressibles, et non se substituer aux efforts de réduction.

Des projets pas toujours additionnels

Pour être valables, les réductions d’émissions générées par les projets de compensation doivent être « additionnelles ». C’est-à-dire qu’il faut qu’elles n’aient pas eu lieu en l’absence du financement apporté par les crédits carbone. Le souci, c’est que l’additionnalité en question est parfois difficile à démontrer et peut être sujette à caution.

Certains projets, comme les centrales hydroélectriques ou les parcs éoliens, auraient probablement vu le jour même sans les revenus de la compensation carbone. La raison à cela est qu’ils sont devenus compétitifs face aux énergies fossiles. Leur financement via des crédits carbone ne génère donc pas de réductions d’émissions supplémentaires.

Des bénéfices incertains pour la biodiversité et les populations

Bon nombre de projets de compensation sont parfois critiqués pour leur impact incertain sur la biodiversité et les populations locales. C’est en particulier le cas de ceux liés à la reforestation ou à la préservation des forêts. Des projets de plantation d’arbres mal conçus peuvent ainsi conduire à la création de forêts monospécifiques et pauvres en biodiversité.

Pour ne rien arranger, ils peuvent être à l’origine de la destruction d’écosystèmes naturels afin d’établir ces plantations. De même, des projets de conservation des forêts peuvent parfois se faire au détriment des populations autochtones, qui se voient contre toute attente privées de leurs droits d’usage traditionnels.

Le plan “1 milliard d’arbres” en France – une controverse écologique

A titre d’exemple, le projet du gouvernement français de planter 1 milliard d’arbres d’ici 2030 soulève de vives critiques :

  • Selon des documents officiels, 50 millions d’arbres ont déjà été plantés sur 35 935 hectares.
  • 89% des plantations se font après des coupes rases, transformant des forêts diversifiées en monocultures de résineux.
  • Des forêts qualifiées de “pauvres” sont rasées alors qu’elles étaient “saines et bien portantes” selon des experts.
  • 6 500 hectares de coupes rases ont été réalisées en zone Natura 2000.
  • Les associations dénoncent une “supercherie” qui favorise l’industrialisation de la filière bois.
  • Les critères d’attribution des aides sont contestés, notamment la définition de “peuplement pauvre”.
  • Le plan pourrait conduire à raser 200 000 hectares de forêts saines d’ici 2032.
  • Le coût total du projet est estimé entre 8 et 10 milliards d’euros !!

Une controverse qui vient souligner les tensions entre les objectifs de production forestière et la préservation des écosystèmes naturels.

Il est donc essentiel de s’assurer que les projets de compensation génèrent des co-bénéfices environnementaux et sociaux, en plus des réductions d’émissions. Les standards les plus exigeants tels que le Gold Standard intègrent justement ces critères dans leur processus de certification pour éviter toutes déconvenues.

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Vous réfléchissez à une démarche en faveur de la transition écologique et sociale dans votre entreprise ou de votre collectivité ?

En tant qu’entreprise engagée dans une démarche RSE, que faire avant de compenser ses émissions ?

Avant d’envisager la compensation carbone, vous devez d’abord chercher à réduire vos émissions à la source. Pour ce faire, il est nécessaire d’adopter des comportements et des modèles plus sobres en carbone.

Etape 1 : Mesurer votre empreinte carbone

La première étape consiste à mesurer son empreinte carbone afin d’identifier les principaux postes d’émissions et les leviers de réduction. Pour les entreprises, cela passe par la réalisation d’un bilan GES (Gaz à Effet de Serre) selon une méthodologie normée.

A savoir qu’un particulier peut quant à lui utiliser des calculateurs en ligne comme celui de l’ADEME. Cette étape de diagnostic est essentielle pour prioriser les actions de réduction et se fixer des objectifs chiffrés de baisse des émissions.

Etape 2 : Réduire les émissions de votre entreprise à la source

Une fois l’empreinte carbone mesurée, il convient de mettre en place un plan d’action pour réduire ses émissions à la source. Cela peut passer par des mesures comme :

  • La réduction de la consommation d’énergie et l’amélioration de l’efficacité énergétique
  • Le recours aux énergies renouvelables
  • L’éco-conception des produits et services
  • L’optimisation de la logistique et des transports
  • La modification des comportements d’achat et de consommation

Conscients de votre responsabilité environnementale, vous devez tendre vers la neutralité carbone, en réduisant autant que possible ses émissions directes et indirectes.

Etape 3 : Compenser les émissions résiduelles

Une fois les efforts de réduction faits, on peut compenser les émissions résiduelles en finançant des projets de compensation carbone. Mais encore une fois, la compensation doit rester un outil complémentaire et ne pas se substituer à la réduction des émissions.

Pour s’assurer de la qualité et de l’intégrité des crédits carbone achetés, il est chaudement recommandé de choisir des projets certifiés par des standards reconnus. Il est aussi primordial de vérifier l’additionnalité et les co-bénéfices des projets.

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En conclusion, la compensation carbone est un outil qui peut réellement contribuer à la lutte contre le changement climatique. Ceci dit, force est de constater qu’il comporte aussi des limites et des risques. Pour être crédible et efficace, elle doit donc s’inscrire dans une démarche globale de réduction des émissions, et non se substituer à celle-ci.

Les entreprises et les individus doivent d’abord chercher à réduire leur empreinte carbone à la source, avant d’envisager de compenser les émissions résiduelles via des projets de qualité. Une utilisation raisonnée et transparente de la compensation carbone peut alors contribuer à accélérer la transition vers une économie bas-carbone.

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