GAFAM : à quand la fin de l’empire ? Épisode 4 – C’est quoi au fait, une solution numérique éthique et responsable ?

GAFAM : à quand la fin de l’empire ? Épisode 4 – C’est quoi au fait, une solution numérique éthique et responsable ?

C’est bien beau de critiquer les GAFAM… Encore faut-il avoir quelque chose de différent et de meilleur pour le bien commun à proposer.

Chez Fertilidée, nous sommes convaincus de deux choses :

  1. La prise de conscience est le point de départ de la mise en action. Par contre, si cette prise de conscience se meut en plainte perpétuelle, elle devient stérile et ne sert à rien !
  2. Il est possible de construire de nouvelles façons de faire société et d’entreprendre ! Nous essayons au quotidien d’en apporter la preuve, aux côtés de nombreuses autres structures (associations, entreprises, fondations, etc.) du mouvement écologique et social.

Alors, plongeons dans le grand bain et sortons du bois !

Pour nous, une solution numérique (et la logique vaut pour toute activité économique en réalité) est :

  • Utile ➡️ répond à un besoin fondamental ;
  • Coopérative ➡️ avec une gouvernance partagée ;
  • Durable ➡️ et même écologique ;
  • Résiliente ➡️ prête à affronter les chocs ;
  • Ouverte ➡️ les codes en source libre ;
  • Respectueuse de la vie privée de ses membres ➡️ la transparence avant tout.

Utile

Une solution numérique éthique utile est caractérisée par une approche minimaliste et réfléchie, où chaque fonctionnalité est justifiée par la résolution d’un problème réel et au bien-être de l’utilisateur.

Plutôt que de chercher à manipuler les comportements ou à créer des dépendances, ces alternatives doivent viser à autonomiser les utilisateurs en leur fournissant les outils dont ils ont réellement besoin de manière efficace et éthique.

Coopérative

Plusieurs formes juridiques existent aujourd’hui en France pour créer une société coopérative. Citons la SCOP et la SCIC (que Fertilidée a choisie).

Le point clé ici est la gouvernance et donc le pouvoir est partagé entre un nombre important de personnes et/ou de structures.

Là où Mark Zuckerberg et sa garde rapprochée contrôlent plus de 65% des droits de vote de Meta/Facebook, cette situation est impossible, ou du moins impensable, dans une coopérative.

Voici pourquoi nous sommes convaincus par le modèle coopératif :

  • Participation démocratique : les sociétés coopératives offrent un cadre où chaque membre a le droit de participer aux processus décisionnels de l’entreprise. Chaque sociétaire (ou associé) dispose d’une voix égale dans la prise de décision. Conséquence ? Tout le monde est inclus dans les choix importants qui les concernent directement.
  • Égalité et équité : les coopératives favorisent l’égalité et l’équité en permettant à chaque sociétaire de bénéficier des mêmes droits et avantages. Les décisions sont prises collectivement, évitant ainsi les inégalités de pouvoir et les disparités salariales souvent observées dans d’autres structures d’entreprise (d’ailleurs, chez Fertilidée, nous avons mis dans nos statuts que le facteur maximal entre la rémunération minimale et maximale serait de 3).
  • Autonomie et indépendance : dans une coopérative, on reste libre de nos choix et actions. Contrairement à d’autres types d’entreprises, il n’y a pas d’intérêts externes qui viennent détourner la société de sa raison d’être. Et pas non plus de décisions unilatérales prises par des propriétaires ou des actionnaires dominants.
  • Durabilité à long terme : lorsqu’on observe les tendances statistiques sur le long terme, les sociétés fonctionnant en coopérative sont plus durables. En plaçant l’accent sur les besoins et les aspirations de leurs membres, elles favorisent la prise de décisions qui soutiennent la stabilité et la viabilité à long terme de l’entreprise, plutôt que de maximiser les profits à court terme. On est loin des exigences trimestrielles du marché qui dictent leur loi !
  • Impact social positif : les coopératives sont souvent créées pour répondre à des besoins spécifiques de la communauté. Elles contribuent à soutenir l’économie locale, à créer des emplois durables et à avoir un impact social positif plus large, en alignant les activités de l’entreprise sur les valeurs et les aspirations de ses membres.

Durable

Les GAFAM affichent dans leur communication adopter une neutralité vis-à-vis de la politique. Mais en réalité, ils sont à la solde du néolibéralisme, du consumérisme et du “chacun pour soi”.

C’est ainsi qu’on finit par détruire et polluer les écosystèmes. C’est aussi ainsi qu’on aboutit à un délitement de la citoyenneté et du vivre ensemble.

Une solution numérique durable s’attaque donc à la racine de ce problème :

  • inciter à vivre des expériences plutôt que d’acheter des biens matériels (incluant en-dehors de son spectre d’influence, donc hors-ligne, quelle hérésie !! 🧙) ;
  • pousser à s’impliquer pour les autres plutôt que pour soi uniquement ;
  • ne pas créer des solutions là où il n’y a pas de problème (bref, pratiquer la sobriété numérique).

Il s’agit de l’approche qui vise à réduire l’empreinte environnementale des technologies numériques.

Cela implique d’utiliser les ressources de manière plus responsable et de minimiser l’impact environnemental lié à l’utilisation des technologies numériques.

Voici des exemples de pratiques que les solutions alternatives aux GAFAM peuvent adopter :

  • Écoconception des produits numériques : L’écoconception consiste à intégrer des considérations de sobriété dès la phase de conception des produits numériques. Les entreprises peuvent prendre en compte les critères de durabilité tout au long du cycle de vie du produit, et surtout proposer la “juste fonctionnalité” (ne pas créer d’innombrables fonctionnalités qui ne sont pas réellement utilisées).
  • Optimisation de la consommation d’énergie : les entreprises peuvent concevoir des solutions logicielles et matérielles plus économes en énergie. Cela peut inclure l’utilisation de techniques de codage efficaces, l’optimisation des algorithmes pour réduire la consommation d’énergie et la mise en place de politiques de gestion de l’énergie au niveau des serveurs et des centres de données.
  • Réduction de la consommation de ressources : les entreprises peuvent chercher à minimiser l’utilisation de ressources matérielles, telles que les serveurs, les composants électroniques et les dispositifs de stockage. Cet objectif peut être atteint en optimisant l’utilisation des ressources existantes, en favorisant le partage et la mutualisation des infrastructures, ou en adoptant des pratiques telles que la virtualisation et le cloud computing.
  • Repenser les usages numériques : que ce soit au sein de  l’entreprise ou pour les usagers d’une entreprise, il est important de se questionner sur l’intérêt de toujours numériser des services ou des process. Replacer l’usage au centre de l’attention, plutôt que la technologie à utiliser pour créer de nouveaux usages. 

 

Si vous voulez en savoir plus, nous vous recommandons chaudement le livre “”Ecoconception web : les 115 bonnes pratiques” de Frédéric Bordage (et ses co-auteurs), une des figures du mouvement Green IT en France.

Vous pouvez aussi participer à une Fresque du Numérique (découvrez notre article !) !

Une fois que ces bases sont en place, le reste est de l’intendance : il est très utile d’alimenter ses centres de données avec des énergies renouvelables (et il faut le faire !). Mais l’impact est bien plus important sur l’outil lui-même nécessite 10x moins de serveurs qu’une solution poussant à sa sur-utilisation.

Résiliente

Une solution durable doit aussi être résiliente.

On ne parle pas ici de cybersécurité (bien que ces nouvelles solutions doivent aussi prendre ce sujet en considération), mais plutôt de capacité à faire face à des chocs externes, même imprévus.

Par exemple, imaginons qu’une plateforme de messagerie sécurisée rencontre une cyberattaque qui compromet la confidentialité des messages des utilisateurs. Une solution résiliente est donc capable :

  • d’isoler et neutraliser la menace ;
  • de restaurer les données à partir de sauvegardes récentes ;
  • de renforcer ses mesures de sécurité pour éviter de futures attaques similaires ;
  • de communiquer ouvertement avec les utilisateurs pour leur expliquer la nature de l’incident, les mesures prises pour le résoudre et les actions qu’ils peuvent prendre pour protéger leur propre sécurité en ligne.

En réalité, la résilience doit être ciblée au niveau supérieur, celui de l’écosystème de solutions mises en place.

Plutôt que de concentrer notre dépendance sur UN Google et UN Facebook, pourquoi ne pas envisager d’avoir DIX alternatives de chaque ?

Le monde du dating suit cette tendance : des leaders existent (pensons à Meetic/Match, par exemple), mais également une myriade d’acteurs plus petits, qui se sont spécialisés avec succès sur des niches du marché.

Si une de ces solutions vient à faillir, pas de problème : nous en aurons de nombreuses autres qui sont à disposition.

Cela n’empêche pas les coopérations entre plusieurs acteurs pour permettre des économies d’échelle, favorables à la réduction des coûts ! 

Ouverte et open source

L’open source, également appelé « logiciel libre » en français, fait référence à une approche de développement de logiciels où le code source est mis à la disposition du public.

Dans les projets open source, le code est distribué via une licence et les utilisateurs peuvent accéder, modifier et redistribuer librement le logiciel.

Les conséquences sont de favoriser la collaboration, la transparence et l’innovation collective, car tout le monde peut contribuer au développement et bénéficier des améliorations apportées par la communauté.

L’open source encourage également la confiance des acteurs de l’écosystème. En effet, le code source peut être examiné pour identifier d’éventuels problèmes de sécurité ou de confidentialité.

Voici quelques exemples très connus d’applications qui sont en open source :

  • Linux : ce système d’exploitation libre et open source est très populaire. Il est utilisé sur de nombreuses plateformes, en particulier dans les entreprises.
  • Firefox : ce navigateur web open source a été développé par Mozilla. Il offre une alternative libre à d’autres navigateurs propriétaires.
  • Apache : avec ce serveur web open source, largement utilisé dans le monde entier, vous bénéficiez d’une grande fiabilité et flexibilité.
  • WordPress : elle est devenue la plateforme de gestion de contenu leader du marché pour créer et gérer des sites web. Nous nous en servons pour éditer le site de Fertilidée et nous pouvons vous aider à mettre en place votre site Web avec WordPress.
  • VLC Media Player : ce lecteur multimédia est capable de lire une grande variété de formats audio et vidéo. Il est populaire pour sa compatibilité et ses fonctionnalités étendues.
  • Blender : ce logiciel de modélisation, d’animation et de rendu 3D est utilisé dans l’industrie du cinéma, de l’animation et du jeu vidéo.
  • GIMP : cet éditeur d’images (souvent comparé à Adobe Photoshop) offre des fonctionnalités avancées de retouche et de manipulation d’images.
  • LibreOffice : cette suite bureautique (concurrente de Microsoft Office) offre un traitement de texte, un tableur, un logiciel de présentation, etc. Elle est compatible avec les formats de fichiers Office.
  • Android (et oui !) : ce système d’exploitation pour les appareils mobiles a été développé par Google. Il est utilisé par de nombreux fabricants de smartphones et de tablettes.
  • Git : ce système de contrôle de version de code est utilisé partout dans le monde pour le développement collaboratif de logiciels. Il permet de suivre et de gérer les modifications du code source.

Respectueuse de la vie privée

Concrètement, fini la publicité ciblée.

Terminée l’exploitation permanente de nos données personnelles, géographiques, comportementales, etc. à des fins de génération de chiffre d’affaires.

La solution numérique responsable que nous appelons de nos vœux trouve ses sources de revenus dans des modèles plus vertueux.

Alors, oui, c’est plus simple (et paresseux) de prendre les données de ses membres et de les vendre au plus offrant pour faire de la publicité.

Il est plus compliqué et chronophage de convaincre :

  • des membres et utilisateurs de payer pour un service de qualité ;
  • des entreprises de faire de la publicité moins efficace, mais plus responsable.

Mais c’est possible !

Envie d’en parler ? Contactez-nous ! 

Nous vous donnons RDV très prochainement pour le 3ème épisode de cette série !