Comment préparer les élections municipales de 2026 ? Le guide pratique pour agir localement
Vous vous sentez concerné par les enjeux sociaux, écologiques et démocratiques ? Vous avez envie de passer à l’action dans votre commune ?
Chez Fertilidée, on croit fermement que la transition écologique et sociale passera aussi — et surtout — par les territoires.
Et les municipales de 2026 vont représenter un levier puissant pour agir collectivement, au plus proche des réalités du terrain.
Dans cet article, on vous propose un guide pas à pas, pour celles et ceux qui veulent s’engager sans forcément devenir maire, mais avec l’envie de contribuer à une transformation locale juste et durable.
1. Créer un premier groupe moteur
Pas besoin d’être 50 pour commencer. Deux ou trois personnes motivées suffisent à poser les bases.
Commencez par échanger avec des voisins, amis, collègues, parents d’élèves…
Vous serez surpris de voir combien de gens ont envie de s’impliquer, mais ne savent pas comment.
Organisez un premier rendez-vous autour d’un café, d’un apéro partagé ou d’une balade commentée dans la commune. Pour choisir une date, utilisez par exemple Framadates.
Objectif : poser les premières intentions, identifier les valeurs communes, et donner envie de construire ensemble.
Il est super important de vous assurer de créer le collectif, de comprendre les motivations de chacun/e, de faire connaissance, de comprendre et gérer les personnalités de toutes les personnes présentes.
2. S’organiser de manière sereine (et horizontale)
Pour que votre groupe tienne dans le temps, il vous faudra plus qu’une belle intention.
La clé : une gouvernance partagée, claire et respectueuse.
Inspirez-vous des principes de l’holacratie : chacun a un rôle, une responsabilité, mais il n’y a pas de chef tout-puissant. Le pouvoir est distribué.
Misez aussi sur la Communication Non Violente (CNV) pour fluidifier vos échanges, et éviter les tensions. Vous pouvez consulter notre article sur la CNV en collectif.
Et bien sûr, fixez-vous dès le départ des objectifs réalistes et un plan d’action partagé. Sans oublier… de cultiver la joie de faire ensemble !
Quel est le profil idéal pour un·e maire ou un·e adjoint·e ?
Il n’y a pas de profil unique, et c’est une bonne nouvelle.
Mais voici quelques qualités clés qu’il vaut mieux retrouver au sein de l’équipe municipale (pas forcément toutes dans la même personne !) :
- Capacité d’écoute et de médiation
- Envie de servir l’intérêt général, pas celui d’un parti politique
- Rigueur dans la gestion et capacité à déléguer
- Bon contact avec les habitant·es et les associations locales
- Connaissance du territoire ou envie de l’explorer vraiment
Et pour être maire ? Il faut, bien sûr, être prêt·e à tenir le rôle institutionnel, signer des documents, gérer les responsabilités juridiques, mais vous pouvez vous former, vous faire accompagner, et vous entourer d’une équipe de confiance.
La vraie question n’est pas “suis-je fait·e pour être maire ?” mais plutôt : “Comment peut-on collectivement faire avancer la commune ensemble ?”
3. Aller à la rencontre des citoyen·nes
Votre rôle n’est pas de “vendre un programme”… mais d’en co-construire un, à partir des besoins du territoire.
Pour cela, inspirez-vous de la méthodologie RSE :
- identifiez les parties prenantes locales (habitants, associations, commerçants, jeunes, anciens…)
- organisez des temps d’écoute : micro-trottoirs, rencontres, questionnaires simples
- recensez les besoins, les attentes, les rêves même !
- analysez ces retours en les croisant avec les limites planétaires et les enjeux sociaux
Résultat ? Un programme enraciné, crédible, désirable… et responsable.
4. Constituer une liste : mode d’emploi
La constitution de la liste est souvent un casse-tête… surtout quand personne ne veut “être tête de liste”.
Mais bonne nouvelle : le maire n’a pas à porter seul la barque.
📌 Dans les communes de moins de 1000 habitants, la souplesse est de mise.
📌 Dans les plus grandes, il est possible de partager le pouvoir via un binôme fort, une gouvernance collective ou en s’appuyant sur une équipe très distribuée.
On vous invite à consulter des sources fiables comme Maire-info ou à contacter votre préfecture pour des informations juridiques précises.
Et si personne ne veut se présenter ?
C’est plus fréquent qu’on ne le croit.
Dans beaucoup de petites communes, les listes ne sont pas faciles à monter, et encore moins à porter.
Peut-être que dans votre collectif, personne ne se sent légitime ou disponible pour être tête de liste. Pourtant, il existe des solutions !
✅ Partager la fonction de maire : depuis la loi Engagement et Proximité de 2019, rien n’interdit d’organiser une vraie gouvernance partagée, même si une seule personne doit juridiquement signer en tant que maire. Vous pouvez coordonner l’action municipale de manière collégiale, avec des adjoint·es responsabilisé·es.
✅ Alterner les rôles : certaines communes expérimentent une rotation planifiée des responsabilités (par exemple un maire pour 2 ans, puis un autre pour les 4 suivantes). Cela permet à plusieurs personnes d’expérimenter cette fonction sans s’y enfermer.
✅ Valoriser les adjoint·es : si personne ne veut être maire, peut-être qu’une équipe d’adjoint·es motivés peut suffire à soutenir une personne qui accepte ce rôle un peu « par défaut », mais bien entourée.
L’essentiel est d’avoir une dynamique collective solide : une équipe soudée et partante vaut mieux qu’un ou une maire surchargée.
5. Créer des ponts avec les communes voisines
Vous n’êtes pas seuls.
Dans une communauté de communes, vous pouvez mutualiser des moyens, échanger des idées, coordonner des actions (mobilités douces, alimentation locale, rénovation énergétique…).
Organisez des rencontres intercommunes informelles : ça peut être le point de départ d’une coalition territoriale au service du bien commun.
6. Restez concret et proche du terrain
La tentation est grande de parler du monde, du nucléaire, de la politique nationale…
Mais à l’échelle municipale, ce qui compte, ce sont les projets concrets.
Parlez de ce que vous allez changer ou mettre en place :
- gestion de l’eau
- aménagement des chemins piétons
- réorganisation de la cantine scolaire
- jardin partagé, etc.
Restez proches du quotidien des gens. C’est comme cela que vous obtiendrez la confiance nécessaire à la réalisation de grands projets !
7. Organiser une communication claire et sincère
Site web ? Oui, mais simple.
Page Facebook et Instagram ? Pourquoi pas.
Flyers ? Indispensables.
Conférences citoyennes ? Génial.
L’essentiel est de montrer que vous êtes là, que vous écoutez, que vous agissez avec humilité. Et que vous avez vraiment envie de construire avec les habitant·es.
Les questions fréquentes… et des réponses !
Suis-je vraiment légitime pour me lancer si je n’ai jamais fait de politique ?
Oui, mille fois oui. L’échelon municipal, c’est celui du quotidien. Vous n’avez pas besoin d’être un·e pro de la politique pour contribuer. Ce qu’il faut, c’est connaître votre territoire, vouloir agir pour le collectif et s’entourer d’un bon groupe. C’est même souvent un avantage de ne pas faire partie du “système”.
Est-ce grave si je n’ai pas toutes les compétences techniques ?
Non. Une équipe municipale, c’est justement une équipe. Chacun·e apporte ses forces. L’essentiel est de savoir écouter, apprendre, déléguer et s’entourer de personnes complémentaires. Il y a aussi de nombreux outils d’accompagnement et de formation disponibles.
Comment éviter de me retrouver trop exposé·e ou critiqué·e dans le village ?
Il n’existe pas de risque zéro. Mais en agissant avec sincérité, respect et transparence, vous réduisez les tensions. Être critiqué·e, c’est parfois le signe que vous proposez un vrai changement. Et vous n’êtes pas seul·e : tout se joue collectivement.
Et si je n’ai pas le temps ? Est-ce compatible avec une vie pro et perso bien remplie ?
Cela dépend de votre rôle. Si vous êtes maire, l’investissement est plus lourd. Mais en tant que conseiller·e municipal·e ou soutien actif du projet, vous pouvez vous engager à votre rythme. Il s’agit de trouver votre juste place, celle qui vous motive sans vous épuiser.
Je suis timide / réservé·e : est-ce un frein ?
Pas du tout. Tous les profils ont leur place. Les timides sont souvent de bons observateurs, de bons médiateurs. Et vous n’avez pas besoin de prendre la parole en public tous les jours. D’autres membres du groupe peuvent occuper cette fonction.
Comment éviter les tensions ou les divisions dans le groupe ?
La clé, c’est la gouvernance partagée : prendre les décisions ensemble, distribuer les rôles, accueillir les désaccords sans les transformer en conflits. Des outils comme la communication non violente ou l’holacratie peuvent aider. Et il faut oser nommer les choses quand ça coince.
Comment répondre aux critiques ou aux “on a toujours fait comme ça” ?
Avec des exemples concrets, du calme et de l’écoute. Montrez que vous venez avec des solutions, pas avec des jugements. Appuyez-vous sur ce qui marche ailleurs. Parfois, il faut aussi simplement semer une idée, et attendre qu’elle fasse son chemin.
Comment mobiliser les jeunes, les personnes éloignées de la politique ?
En allant vers elles : lieux informels, réseaux sociaux, événements conviviaux. En parlant vrai, en montrant qu’elles ont leur place et qu’on peut agir sans “badge politique”. Et en laissant de la place dans le collectif pour leurs idées et leurs formes d’engagement.
Comment éviter de s’épuiser ou de se faire dévorer par les responsabilités ?
Posez des limites claires dès le départ. Partagez les responsabilités, instaurez des temps de respiration. Le collectif doit veiller les uns sur les autres. Et si vous sentez que ça déborde, parlez-en. Ce n’est pas un sprint, c’est une course de fond.
Et si on perd, est-ce que ça aura servi à quelque chose quand même ?
Oui. Vous aurez créé du lien, proposé une autre vision, mis des sujets sur la table. Vous aurez fait vivre la démocratie locale. Et vous serez mieux préparé·es pour la suite. Rien ne se perd, tout s’apprend.
Et si on n’est pas d’accord sur tout, est-ce que ça peut quand même marcher ?
Bien sûr. L’unité ne veut pas dire uniformité. L’essentiel, c’est d’avoir une vision partagée sur les grandes lignes et d’apprendre à gérer les désaccords avec bienveillance. C’est même souvent plus riche et plus vivant quand tout le monde n’est pas d’accord sur tout.
Est-ce qu’il faut tous penser pareil ? Avoir les mêmes idées politiques ?
Non. Une liste municipale n’est pas un parti politique. Ce qui compte, ce sont les valeurs communes, le respect mutuel et l’envie d’agir ensemble. Des profils différents peuvent très bien travailler ensemble s’ils partagent un cap commun pour leur territoire.
En résumé…
S’engager pour les municipales, ce n’est pas une affaire de politiciens.
C’est une affaire de citoyennes et citoyens qui aiment leur commune et veulent qu’elle soit vivable, résiliente, humaine
Et si on s’y met à plusieurs, dans plein de communes… alors on change le pays.